TEXTES ET PHOTOS PAR ALAIN LEMIRE
PUBLIÉ LE 29 JANVIER 2016
La décénnie des années 50 est une période importante pour Ferrari. La période durant laquelle elle forgea au fer rouge sa réputation en piste en remportant plusieurs championnats dans des séries diamétralement opposées tel le championnat du monde de Formule 1 et le championnat du monde des voitures sport ou GT.
Cet article relate avec la présentation de 2 bolides de course, une voiturette d'enfant et et la description de 4 oeuvres d'art, la riche histoire de Ferrari en compétition.
Spécifications mécaniques
Moteur : 4 cylindres en ligne
Cylindrée : 2 litres
Carburation : Weber double corps
Puissance : 170 chevaux
Boîte de vitesse : manuelle à 5 rapports
Freins : Tambour aux quatre roues
UNE FERRARI... PATINE INCLUSE
Cette barquette Ferrari est offerte dans son état proche de l'originalité si on se fit à la peinture de couleur "french blue" de sa carrosserie, sa patine et à son siège conducteur contrastant ainsi avec les bolides restaurés à grands frais visibles dans les grands concours d'élégance. Le nom "Mondiale" est pour marquer le championnat mondial des voitures sports sanctionné par la FIA remporté par Alberto Ascari.
Cette Mondiale reçut une cure de jeunesse au niveau de son moteur afin de s'exciter sur les circuits d'évènements de voitures historiques.
HISTOIRE D'UNE VOITURE OUBLIÉE
Elle fut vendue à Yves Dupont, un français qui la commanda en bleu pâle, couleur de la France en course automobile, comme le rouge l'est pour l'Italie ou le vert pour l'Angleterre. Dupont participa à 2 courses soit les 12 heures d'Hyères ou il abandonna sur un bris mécanique et le rally Liège-Rome-Liège. L'auto fut aménagée pour 2 personnes avec un pare-brise pleine largeur et un 2è appuis-tête installé à l'usine de Maranello.
Après le rally, la voiture y fut retourné pour maintenance, mais le proprio n'a jamais repris la voiture. Dupont n'arrivait pas à payer les coûts de réparations. L'auto resta à l'usine de Maranello surune période de 10 ans. En 1965, elle fut peinte en rouge et prit la direction de Monza pour y être exposé au musée de l'autodrome. Elle resta sous la propriété de Ferrari jusqu'en 1975.
UN PRÉSENT PLUS ACTIF QUE SON PASSÉ
Un autre français, Jean-François Dumontant acheta la voiture participant à quelques évènements et la vendit en 1998.
Un britanique l'acheta et l'inscrivit en 2000 au Mille Miglia Storica, une reprise de la mythique course avec les voitures d'antan.
2001 vit un changement de propriété de la Mondiale par un néerlandais et prit le chemin du Concours d'Élégance de Pebble Beach. Nouveau propriétaire allemand très rapidement après le concours et participa au Mille Miglia Storica à 5 reprises jusqu'en 2007.
Quelques propriétaires plus tard, la voiture participa à nouveau à la célèbre course italienne des 1000 miles en 2009 et 2011 mais sous ses couleurs originales, le rouge Ferrari ayant été enlevé. L'auto apparut au concours d'élégance "The unique special ones".
Le plus récent propriétaire d'origine britannique, fit refaire le moteur au standard de Ferrari Classiche. La voiture arbore le numéro 8, numéro de sa première course.
La Ferrari 500 Mondiale ne fut pas vendue. L'estimation est de 5 à 7 millions de dollars américains.
Spécifications mécaniques
Moteur : 12 cylindres en V
Allumage : 2 bougies par cylindre
Cylindrée : 3.5 litres
Carburation : Weber triple corps
Puissance : 320 chevaux
Boîte de vitesse : manuelle à 4 rapports
Freins : Tambour hydraulique aux 4 roues
CRÉÉE POUR GAGNER
Considéré comme aussi important que le championnat de Formule 1, le "World Sportscar Championship" est pris très au sérieux chez Ferrari avec les courses mythiques telles que les Mille Miglia, l'International Trophy of Silverstone, l'International 1000 km at the Nürburgring, la Targa Florio, le Grand-Prix de Rouen - Les Essats, les 24 heures du Mans, les 12 heures de Sebring. C'était l'âge d'or de la course d'endurance et les prémisses de ce qu'elles sont devenues depuis.
La 290 MM fut créée afin d'affronter la Maserati 300S. Pour ce faire, Enzo décida de retourner avec une motorisation à 12 cylindres.
UN PILOTE DE CALIBRE À LA RESCOUSSE
Juan Manuel Fangio, l'équivalent de Michael Schumacher en terme de renommée de pilote dans les années 50 avec 5 titres de champions du monde de la Formule 1 fut un des pilotes engagés pour mener cette bataille des circuits. Ce championnat comportait aucune règle sur la cylindrées des moteurs.
Cet exemplaire de la 290 MM fut construit expressément pour le grand Fangio. Lors de la participation aux Mille Miglia, Fangio concoura seul contrairement aux autres voitures inscrites. Étant à bord d'une barquette sans toit, les hasards de la météo firent son oeuvre et il termina 4è et Ferrari s'empara des 5 premières positions.
UN EXIL EN AMÉRIQUE DU NORD
La voiture fit campagne en 1957 et changea de main au printemps et se retrouva chez l'importateur new yorkais, Luigi Chinetti.
La voiture fut repeinte en bleu et blanc. La voiture poursuivit sa carrière en compétition sur les circuits d'Europe et d'Amérique. Fait cocasse, Fangio fut enlevé avant le départ du Grand-Prix de Cuba par les révolutionnaires de Fidel Castro. La carrière du châssis 0626 se poursuivit jusqu'en 1964 sous divers propriétaires.
L'auto a pour particularité de n'avoir jamais été impliqué dans un accident. Elle reprit sa couleur rouge en 1968 et fut acheté par le musée Mas du Clos en France. Depuis les années 80, la voiture fut maintenue en activité par une reconstruction du moteur, le retrait du siège passager.
UNE CARRIÈRE EN COMPÉTITION HISTORIQUE
La 290 MM participa à plusieurs évènements tels que les Mille Miglia Storica, au Goodood Rivival et le concours d'élégance inaugurale de Windsor. La voiture reçut la certification Ferrari Classiche consistant à affirmer l'originalité de cette Ferrari. La voiture arbore le numéro de sa première saison en 1956.
La Ferrari 290 MM fit fortes sensations lors de la vente aux enchères en étant adjugé à $28 millions et une ovation fut donnée à l'acheteur.
UNE LÉGENDE EN MINIATURE
La voiturette construite en 1985 à l'échelle 1:2 fut créée dans le soin des détails comme les emblèmes, le pare-brise, le volant en bois, les sièges rembourrés et les lumières fonctionnelles.
Les roues de broches, les échappements latéraux lui donnent une allure très crédible. La carrosserie d'aluminium est tenue en place par un châssis tubulaire comme une vraie voiture de course.
La voiturette fut adjugé au prix de $89 125 ce qui est plus élevé que l'estimation de $50 000 à $75 000.
Artiste : André Barelier
Année de réalisation : 1992
Dimensions : 30" X 20" X 17"
Médium : Bronze
PORTRAIT D'UN HOMME ET DE SES CRÉATIONS
Le bronze coulé en 8 exemplaires nous montre Enzo Ferrari assis à son bureau tenant dans une main l'emblème du cavallino rampante et tenant de l'autre main ses lunettes fumées.
Sous la paperasse dans lesquelles il y a surement un bon nombre de factures, on y voit les plus prestigieuses voitures de course d'endurance dont la plus mythique 250 GTO et sous celle-ci, ce sont 3 monoplaces Formule 1 représentant 3 décénnies de compétition.
La sculpture fut adjugée au prix de $23 000 qui bien en dessous de son estimation de $40 000 à $60 000.
Artiste : Dan Schilling
Année de réalisation : 1994
Dimensions : 44" X 32"
Médium : Huile sur canvas
DESTIN D'UN HOMME AU TRAVERS SES RÉALISATIONS FUTURES
Le tableau nous montre le jeune Enzo Ferrari avec quelques-unes de ses créations automobile comme la première Ferrari de route, la 125 S, la Dino créée en mémoire de son fils Alfredo et la 330 P4, victorieuse à Daytona en 1967. On y voit aussi un avant d'avion qui quand on prolonge notre regard vers la droite, se transforme en monoplace Formule 1 des années 50.
La peinture trouva preneur au prix de $6900 ce qui représente la moitié de l'estimation.
Artiste : Dennis Hyot
Année de réalisation : 1998
Dimensions : 72" X 47" X 28"
Médium : assemblage de morceaux de bois teint
LE MOUVEMENT EN 3D
Cette sculpture murale donne l'illusion que la Ferrari 126 C2 avec Gilles Villeneuve à son volant passe le mur du son en sortant du mur. La pièce est composée de morceau de bois sculptés, assemblé les uns aux autres et teint laissant voir le grain du bois.
Pour avoir vu les oeuvres de ce sculpteur au Cavallino Classic tenues à Palm Beach en Floride, je peux dire que cette pièce est très réussie dans l'effet de mouvement qui caractérise le travail de Hyot.
ACHETEUR QUÉBÉCOIS RECHERCHÉ
Avec un titre comme Salut Gilles, je verrais bien un riche fan de Formule 1 québécois comme Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil prendre possession de cette oeuvre. Sinon, je ne sais pas si c'est dans la palette de John Scotti, qui plus connu pour son intérêt dans le monde des courses d'accélération, des muscles cars et des Lamborghini.
L'oeuvre est évaluée à $125 000 et ne trouva pas preneur.
Artiste : Vincenzo Tabacco
Année de réalisation : 1987
Dimensions : 31.5" X 12" X 17"
Médium : Marbre
COMME UNE SCULPTURE DE RODIN INACHEVÉE
À voir les formes de la monoplace représentée, on y devine la Ferrari 126 C2 1982, celle-là même dans laquelle Gilles Villeneuve fut victime d'un accident lors des qualifications à Zolder en Belgique alors que Villeneuve fut éjecté de la voiture et que son casque fut ejecté de sa tête pour atterrir dans la clôture de protection en bord de piste.
On note des fomes carrées transmettant la tristesse de l'artiste face à la disparition de Gilles, bien que la sculpture fût réalisée 5 ans après son décès.
La sculpture fut adjugée au prix de $5750 soit la moitié moin élevée que le montant de l'estimation.
FAÎTES MOI PART DE VOTRE IMPRESSION AU SUJET DE CET ARTICLE